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LA REPRÉSENTATION DE LA TERRE
L'image cartographique de la Terre
Un globe donne de la Terre une image fidèle, mais trop réduite, peu précise et
d'une utilisation malaisée. La transcription cartographique nécessite le choix
d'un système permettant de représenter la surface sphérique de la Terre sur une
surface plane, et le choix d'une échelle de réduction.
1. Les systèmes de projection cartographique.
Pour établir une carte, il faut projeter les différents points de l'espace
sphérique que l'on veut cartographier sur un plan, ce qui implique d'inévitables
déformations. Depuis l'Antiquité, les cartographes ont imaginé de nombreux et
ingénieux systèmes de projection ; la plupart dérivent de trois types principaux
: projection cylindrique (dite de Mercator), projection conique, projection
polaire. Dans la pratique, on utilise des systèmes modifiés selon des canevas
plus ou moins complexes destinés à réduire artificiellement les déformations
imposées par la géométrie et à en limiter les aspects les plus gênants. Les
projections conformes conservent la valeur des angles ainsi que la forme des
continents et ont, de ce fait, la faveur des navigateurs; les projections
équivalentes, qui respectent les rapports entre les surfaces, leur sont
généralement préférées pour les cartes représentant des phénomènes de
répartition.
2. Le choix des échelles.
Une carte est la représentation réduite d'une portion ou de l'ensemble de la
surface terrestre. Certaines cartes ne représentent que de petites surfaces : on
les appelle des plans : plan de ville, plan de quartier, plan cadastral ; la
nécessité de faire apparaître très précisément les plus petits détails oblige
donc a choisir une grande échelle, supérieure au 1/10 000 (un dix millième : une
unité de mesure sur le document égale 10 000 unités identiques sur le terrain).
Inversement, une carte continentale ou un planisphère a nécessairement une
petite échelle, de l'ordre du 1/500 000 (un cinq cent millième) ou du 1/100 000
000 (un cent millionième). Une approche régionale s'appuie sur des échelles
intermédiaires, allant du 1/500 000 au 1/10 000. La carte topographique de base
française est au 1/50 000; les cartes routières régionales sont au 1/100 000
(Institut géographique national) ou au 1/200 000 (Michelin).
3. L'établissement d'une carte.
Une carte, même sommaire, doit faire apparaître la localisation des principaux
phénomènes naturels (littoraux, cours d'eau, reliefs majeurs) et humains
(agglomérations, voies de communications principales, constructions
remarquables), permettant un repérage dans l'espace. L'établissement d'une carte
de base s'appuie sur une triangulation constituée par un réseau permanent de
points remarquables (sommets, clochers, tours) soigneusement identifiés, appelés
points géodésiques. A partir de ces points géodésiques, des équipes de
topographes effectuent des mesures de distance (planimétrie) et d'altitude
(nivellement). Ce travail minutieux et lent est aujourd'hui facilité et
partiellement remplacé par des techniques fondées sur la photographie aérienne
et la télédétection par satellite.
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