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Cycles et chaînes dans
l'écosystème
L'écosystème est défini par de nombreuses relations internes que les écologues
découvrent progressivement. C'est leur connaissance détaillée qui permet en
effet aux hommes d'exploiter rationnellement les ressources biologiques.
1. Le système en fonctionnement.
A l'intérieur de l'écosystème, une série de relations unit les biotopes aux
biocénoses. L'écosystème est avant tout un système en fonctionnement, dont
chaque élément dépend de tous les autres. Cela signifie que la modification d'un
seul élément du système suffît pour modifier complètement l'ensemble des
éléments. C'est précisément pour n'avoir pas su comment fonctionnait le milieu
qu'ils exploitaient que les hommes ont détruit ou gravement perturbé à leurs
dépens les fragiles équilibres qui le caractérisaient. L'érosion des sols, la
modification locale du climat après la disparition de forêts ou les accidents
dus à la pollution atmosphérique sont des exemples courants de ces destructions.
Les géographes ont depuis longtemps reconnu les principales de ces relations,
comme la liaison sol-végétation-faune ou la liaison végétation-sol-érosion; de
leur côté, les écologues les ont mesurées avec les unités de mesure de la chimie
et de la physique, comme la calorie ou le kilojoule par m2 et par an, qui
mesurent le fonctionnement de l'écosystème en termes d'énergie.
2. Des mécanismes de régulation.
Le principal cycle de fonctionnement de l'écosystème est celui du gaz
carbonique. Les plantes consomment du gaz carbonique pour fabriquer de la
matière végétale; cette transformation, appelée photosynthèse, se réalise à
partir d'énergie solaire et dégage de l'oxygène. Ce dernier est utilisé par les
animaux en échange de gaz carbonique au cours de la respiration.
Ensuite, la matière végétale produite à base de carbone sert d'aliment aux
herbivores, eux-mêmes consommés par plusieurs niveaux de carnivores. Tout au
long de cette «chaîne» alimentaire, la matière organique se transforme et se
concentre, de telle façon que le rendement de l'écosystème se révèle au bout du
compte très faible : l'énergie dépensée depuis le rayonnement solaire, dont 98 %
sont inexploités, jusqu'au terme de la chaîne alimentaire, sert à faire vivre
les êtres vivants, dont la masse et le nombre ne s'accroissent que très
lentement dans le temps. Toute l'énergie sert donc plus à entretenir qu'à
augmenter.
Mais un autre mécanisme vient également régler la quantité d'êtres vivants qui
peuplent le biotope. Quand la population s'accroît trop rapidement, les
ressources alimentaires viennent à manquer et la famine qui survient entraîne
une crise de mortalité ramenant la population au niveau des ressources. Ce
mécanisme de régulation maintient donc l'équilibre dans le système autour d'un
niveau optimal en fonction des possibilités du milieu.
Les hommes eux-mêmes n'échappent pas à ce système; mais les migrations et
l'invention de techniques plus productives leur ont permis de s'affranchir, au
moins dans les pays développés, de ces crises de régulation depuis le xix°
siècle. Pourtant, forêts et océans sont aujourd'hui menacés de surexploitation
et par conséquent d'appauvrissement biologique.
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