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L'ÉVOLUTION DES CLIMATS
Les climats du passé
Au cours de sa longue histoire, la Terre a connu de nombreux bouleversements
climatiques; les plus récents ont jalonné l'ère quaternaire de périodes
alternativement froides et plus chaudes.

1. Les glaciations quaternaires.
On ne connaît pas exactement les causes de ces amples variations climatiques,
essentiellement caractérisées par la succession de plusieurs périodes glaciaires
au cours desquelles les énormes calottes de glace polaires se sont dilatées en
direction des latitudes plus basses, décalant tous les climats vers l'équateur
et transformant une grande partie du Sahara en région verdoyante. En Europe, les
grands glaciers continentaux — les inlandsis — ont recouvert sous des épaisseurs
considérables de glace l'actuelle Scandinavie et les régions voisines,
atteignant le Bassin londonien, la plaine du nord de l'Allemagne et de la
Pologne, le nord et le centre des plaines russes. Les massifs montagneux de
l'Europe centrale et méridionale (Alpes, Pyrénées, Vosges, Massif central,
Carpates,...) ont porté des glaciers importants : les glaciers alpins se sont
avancés jusqu'aux actuelles vallées du Rhône à l'ouest, du Danube au nord, du Pô
à l'est. L'Asie et l'Amérique ont connu des phénomènes analogues. Quatre ou cinq
grandes périodes glaciaires, longues de plusieurs milliers d'années, se sont
succédé, séparées par des périodes de réchauffement appelées interglaciaires. La
dernière période froide (Würm) a pris fin il y a 10 000 ans environ.
2. L'ère quaternaire et l'Homme.
L'ère quaternaire nous intéresse par son caractère récent — et même actuel,
puisqu'elle n'est pas achevée —, et aussi parce qu'elle constitue le cadre
climatique de la préhistoire humaine. L'étude du quaternaire allie toute une
série d'approches : les unes sont fondées sur l'examen des formes du modelé
héritées et des sédiments corrélatifs, et sont l'objet de la géomorphologie et
de la sédimentologie ; d'autres s'appuient sur l'analyse des fossiles animaux et
végétaux (paléontologie) ou des dépôts de pollen conservés en certains lieux
favorables (palynologie); la préhistoire, enfin, étudie l'évolution de l'Homme
dans son environnement primitif et s'efforce d'en retracer les principales
étapes à travers les découvertes archéologiques (ossements, outils, objets
artistiques, habitat).
3. Chronologie quaternaire et chronologie préhistorique.
L'évolution biologique de l'espèce humaine se déroule tout au long du
quaternaire ; ses étapes sont jalonnées par la succession des glaciations et des
interglaciaires de l'époque pléistocène (du grec pleistos = le plus, kainos =
récent), qui correspond, dans la chronologie préhistorique, au paléolithique ou
âge de la pierre taillée. Ce n'est qu'à la fin de cette longue période (près de
2 millions d'années) qu'apparaît l'homo sapiens : les Néanderthaliens, hommes
des cavernes, sont contemporains des glaciers würmiens. Le paléolithique prend
fin au début de l'holocène (du grec ho/os — entier, kainos - récent),
c'est-à-dire à l'aube de l'époque postglaciaire actuelle.
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