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LA VIE DANS LA ZONE CHAUDE
L'eau dans la zone chaude
La sécheresse est un facteur climatique qui limite la croissance des végétaux.
Elle leur impose des adaptations biologiques et contraint les hommes à disposer
de techniques d'approvisionnement en eau.
1. Tyrannie des précipitations.
La zone chaude, schématiquement étendue entre les deux tropiques, offre une
extrême variété de milieux de vie : du désert absolu, comme le Sahara, à la
forêt équatoriale, comme l'Amazonie, on y trouve en effet réunis des milieux
dont les paysages, mais aussi la biomasse et la productivité naturelle
représentent les extrêmes du globe. Ainsi, la biomasse de la forêt équatoriale
dépasse 500 ton nés/ hectare de matière sèche, celle de la steppe en bordure des
déserts à peine 5 tonnes/hectare. Les écarts de productivité {t/ha/an)
s'étendent de un à trente. Ce sont naturellement les conditions climatiques qui
expliquent ces énormes différences : une constante, la température, mais une
grande variable, les précipitations.
La température annuelle moyenne est toujours supérieure à 18-20°, et les
amplitudes thermiques sont généralement réduites à quelques degrés entre les
saisons. La photosynthèse et par conséquent la croissance végétale sont donc
possibles pendant toute l'année, et il n'y a pas de saison froide.
En revanche, la quantité et la répartition des pluies sont très variables : sous
les tropiques, où s'exerce l'influence des anticyclones subtropicaux, les
précipitations sont aléatoires et inférieures à 200 millimètres/an ; sous
l'équateur, elles sont quotidienne et supérieures à 1 500 millimètres/an. Comme
la chaleur impose une abondante alimentation hydrique en raison de
l'évaporation, on ne trouve que des brousses là où, avec 700 millimètres/an,
poussent en Europe les plus belles forêts de hêtres. La saison sèche est donc
dans la zone chaude une morte-saison végétative.
2. Des milieux inhospitaliers
Trop chauds et humides, ces milieux abritent de nombreuses maladies véhiculées
par les insectes, comme la malaria ou la maladie du sommeil, spécifiquement
africaine. Trop denses et impénétrables, ils rendent difficile l'établissement
de terroirs permanents, tant la végétation spontanée est prompte à réoccuper sa
place. Trop secs, ils ne permettent l'installation et l'exploitation agricole
qu'au prix de la maîtrise de l'eau, c'est-à-dire de techniques souvent
complexes, comme dans l'Asie des Moussons ou dans les oasis sahariennes :
contrôle des crues fluviales, puits et canaux d'irrigation, etc. Les pratiques
culturales et pastorales elles-mêmes doivent répondre aux contraintes de la
sécheresse par le déplacement des troupeaux, voire des champs.
Quant aux sols tropicaux, support des cultures, ils sont généralement très
fragiles en raison de l'agressivité du climat : le défrichement les expose à
l'érosion par les eaux courantes, ou par le vent qui décapent les manteaux
d'altération et mettent les roches à nu. La protection des sols impose donc de
nouvelles contraintes, comme la nécessité de ménager de très longues jachères.
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