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Les littoraux
La mer exerce une action tantôt destructrice, tantôt constructrice sur les
littoraux. La forme des côtes dépend de l'action des marées et des courants sur
les roches continentales.
1. L'action destructrice de la mer.
Les continents sont reliés aux fonds océaniques par le plateau continental, peu
profond (moins de 200 m), où se déposent les sédiments qui résultent de
l'érosion terrestre, après avoir été transportés jusqu'à la mer par les fleuves.
Les littoraux sont constitués par la zone de contact entre les eaux et les
terres, délimitée par le niveau des hautes et des basses eaux, qui détermine la
largeur de ce que l'on appelle l'estran. La zone littorale, plus ou moins large
selon la pente de la côte, est l'objet d'actions mécaniques et chimiques
exercées par les eaux.
Le déferlement des vagues, chargées de galets et de sable en mouvement, est un
puissant agent de destruction des roches littorales. C'est par désagrégation
progressive qu'elles sont transformées elles-mêmes en sables et galets. La
frange littorale usée par le bombardement des galets entre les hautes et basses
mers finit généralement par être aplanie et par former une plate-forme
d'abrasion marine.
La nature des roches joue également un rôle important : les roches dures, en
saillie dans le relief, forment des pointes rocheuses, prolongées par des
écueils à fleur d'eau. Au contraire, les roches moins résistantes, plus vite
détruites, sont en creux dans le relief (vallons) et donnent naissance à des
anses. Dans les calcaires, la falaise est provoquée par le recul de tranches de
roche attaquées à la base et qui s'écroulent.
La seconde action de destruction de la mer est chimique. Les embruns, les eaux
salées, l'alternance d'immersions et d'émersions provoque la dissolution des
roches, surtout dans les pays chauds.
2. L'action constructrice de la mer.
Mais la mer construit aussi des littoraux. Les matériaux libérés par l'érosion
sont pris en charge par les courants qui dérivent le long des côtes et sont
déposés lorsque la faiblesse de la pente ralentit le courant. Les dépôts
d'alluvions marines construisent des plages qui tapissent les anses des
littoraux rocheux, comme en Bretagne, et des cordons sableux modelés en dunes
par le vent sur les côtes basses, comme dans les landes de Gascogne. Parfois, en
Languedoc par exemple, le cordon sableux isole les eaux continentales de la mer.
On rencontre alors derrière le cordon littoral des lagunes d'eaux saumâtres, où
se mêlent les eaux douces continentales et des eaux marines salées qui se sont
infiltrées.
Le colmatage des marais littoraux par les alluvions peut faire reculer la ligne
de rivage assez rapidement.
Dans les zones chaudes, l'estran constitue un biotope favorable à la croissance
des coraux, qui produisent de véritables barrières de calcaire, comme dans les
îles du Pacifique (atolls).
Enfin, ce sont parfois les sédiments venus du continent par la voie des fleuves
qui repoussent les eaux marines : les estuaires édifient des cônes sous-marins
et, dans le cas des deltas, les bras du fleuve s'avancent dans la mer entre des
bourrelets alluviaux, comme dans le delta du Rhône ou dans celui du Mississippi.
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