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Milieux froids et tempérés
Des régions les plus froides jusqu'aux latitudes moyennes, se succèdent la
toundra, la taïga et la forêt de feuillus.
1. Les milieux froids : toundra et taïga.
La toundra ne vit que deux mois dans l'année : le sol demeure gelé presque en
permanence et la végétation est balayée par un vent souvent violent. Les espèces
végétales conservent donc une dimension modeste, arbustive, qui donne à la
toundra le visage d'une lande buissonnante à lichens où les plus hauts végétaux
se protègent dans des creux de terrain. On y trouve des bruyères, des mousses et
des lichens, ainsi que quelques arbres nains. En raison du froid prolongé,
certains arbres centenaires ne mesurent que quelques centimètres de haut
(bouleaux et saules nains). La toundra constitue un pâturage d'été temporaire
pour de grands herbivores migrateurs, comme les rennes, qui migrent vers la
taïga lorsqu'une mince couche de neige recouvre les lichens dès l'automne.
Plus au sud, la taïga est une forêt où dominent les conifères : pins, épicéas et
mélèzes, bien adaptés au froid. Les sols dégèlent plus longuement l'été et les
eaux, provenant de la fusion des neiges, s'écoulent en profondeur, provoquant le
lessivage d'un humus très acide [podzol). Souvent, la forêt est criblée de
tourbières, qui contribuent à rendre ce milieu difficile à la pénétration
humaine.
2. Les milieux tempérés :
forêt caducifoliée, landes et prairies.
Lorsque la saison végétative atteint six mois, la forêt d'arbres à feuillages
caducs (caducifoliée) remplace les conifères. Hêtres ou chênes dominent cette
forêt, selon la nature des sols et du climat : les hêtraies s'étendent plutôt
dans les régions humides et fraîches, soumises aux brouillards, les chênaies
dans les régions bien arrosées mais plus douces et plus ensoleillées.
On rencontre également dans la zone tempérée deux milieux bien différents, non
forestiers : la lande et la prairie.
Tout d'abord, dans le domaine hyperocéanique, la lande à bruyères et ajoncs
accompagne souvent des sols pauvres, acides, lessivés par des pluies très
abondantes, sous des climats ventés et très frais, en bordure maritime de
l'Europe (nord des Iles britanniques en particulier). C'est au contraire loin
vers l'intérieur, dans le domaine continental, qu'apparaît la prairie à
graminées. Sa présence s'explique par le fait que sous des climats chauds et
relativement secs l'été, les arbres ne peuvent plus assurer leur alimentation en
eau, surtout dans des sols très fins, composés de lœss et appelés tchernoziom.
Dans ces sols se développe un dense tapis de graminées, moins exigeantes en eau.
Dans les milieux tempérés, forêts de feuillus et prairies à graminées, les
hommes ont trouvé des conditions favorables : presque tout l'espace naturel a
été défriché, souvent très tôt, comme en Europe occidentale, parfois plus tard
aux États-Unis (première moitié du 19e siècle). Les paysages naturels n'y
subsistent qu'à l'état de vestiges. Bien avant le développement technique du 20e
siècle, cette zone a été le foyer des céréalicultures — blé en particulier — et
des grands élevages de bovins. Pourtant, elle n'est pas à l'abri de désastres
écologiques : les sols des prairies, souvent défrichés sans précaution, ont été
menacés de ruine par l'érosion éolienne aux États-Unis comme en U.R.S.S.
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