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Les milieux montagnards
Les milieux montagnards sont marqués par les effets de l'altitude et de
l'orientation des pentes, qui modifient la température et l'ensoleillement.
1. Les effets de l'altitude.
L'altitude se traduit par la modification du climat : les précipitations
augmentent et les températures s'abaissent ; l'hiver, les pluies tombent sous
forme de neige, qui demeure au sol jusqu'au printemps. Le gel y dure plusieurs
mois, mais l'été est suffisamment chaud pour permettre la croissance des
végétaux, sauf à très haute altitude, où pierriers, neiges éternelles et
glaciers se partagent la montagne. Ce sont donc les saisons intermédiaires, où
alternent gels et dégels, qui constituent les périodes les plus difficiles. Les
végétaux sont soumis à de brutales variations de température, les sols au
ruissellement provoqué par la fonte des neiges.
Puisque ces contraintes varient selon l'altitude, les milieux végétaux
correspondants sont « étages » — on parle d'étagement — et leur succession, du
bas du massif jusqu'au sommet, évoque la succession observée en plaine de la
zone tempérée vers la zone froide.
Les chênaies de plaine cèdent en effet la place aux hêtraies, puis aux
sapinières. Au-dessus de 1300 mètres, les forêts d'épicéas et de mélèzes
précèdent, jusqu'à 2200 mètres environ, l'étage alpin, qui marque la limite
supérieure de la forêt : la pelouse d'altitude, balayée par le vent, fréquemment
gelée, est un tapis herbacé où genévriers, bouleaux et saules nains forment des
masses à peine buissonnantes.
L'alternance du gel et du dégel contribue également à détruire la partie
superficielle des roches. Au printemps, lorsque la neige fond, les torrents en
crue charrient ces matériaux et les entraînent vers le bas des pentes, d'autant
plus violemment que le défrichement de la forêt favorise le ruissellement.
2. Les effets de l'exposition.
Mais l'étagement subit des modifications selon l'orientation des versants. A
l'échelle du massif entier, le versant à l'ouest, exposé aux vents dominants
dans l'hémisphère Nord, est plus arrosé que le versant à l'est, où l'air est
plus sec (effet de foehn). Les pins sylvestres remplacent alors en Europe les
sapins et les hêtres, habitués à des climats humides.
A l'intérieur du massif lorsque les vallées sont orientées est-ouest, la course
du soleil oppose un versant exposé au sud, bien ensoleillé, l'adret, où les
feuillus peuvent se maintenir plus haut, à un versant au nord plus ombragé,
humide et frais, qui demeure le domaine des sapinières : c'est l'ubac.
Traditionnellement, les hommes ont préféré les adrets pour installer villages et
cultures. Mais ils ont aussi utilisé temporairement les pelouses comme pâturages
d'été — les estives —, où montent les troupeaux à la fonte des neiges. La
transhumance a également permis aux éleveurs des collines de l'avant-pays de
profiter d'alpages toujours verts en été, comme dans les Pyrénées.
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