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Les milieux tropicaux humides
De l'équateur vers les tropiques se succèdent la forêt dense, la forêt tropicale
à saison sèche et les savanes.
1. Un climat toujours humide, une forêt toujours verte.
L'aspect de la forêt dense illustre l'absence quasi complète d'obstacle à la
croissance végétale sous climat équatorial. Le climat est chaud et humide toute
l'année, sans saison sèche marquée durant laquelle l'activité des plantes serait
arrêtée. Dans ces conditions, la vie végétale est constante et la forêt
exubérante : les végétaux croissent toute l'année et il n'y a pas de période
privilégiée pour la chute des feuillages : les feuilles tombent une à une
l'année durant, préservant l'image d'une forêt toujours verte. La forêt dense
est caractérisée par la grande variété des espèces qui la composent,
contrairement aux forêts tempérées. On a ainsi dénombré près de 2 500 espèces
dans la forêt amazonienne. Elles sont réparties en trois strates : la plus
haute, peu dense, est composée d'arbres de 40 à 50 mètres de hauteur, maintenus
par de grands contreforts à la base du fût. Au-dessous, deux strates denses vers
15 et 25 mètres absorbent la lumière. Aussi la strate herbacée est-elle
inexistante, faute de lumière. Les lianes constituent l'élément principal du
sous-bois, prenant appui sur les troncs pour gagner la lumière. La productivité
de cette forêt est donc élevée, et la biomasse considérable.
2. Un milieu difficile, peu exploité par les hommes.
Pourtant, le sol est plutôt pauvre et l'humus peu épais. En effet, l'abondance
des précipitations est telle que l'eau lessive les éléments minéraux et
organiques libérés par la rapide décomposition des feuilles mortes. En revanche,
ces conditions sont favorables à la vie microbienne et à celle de nombreux
insectes.
Faiblement occupée et exploitée par les hommes, la forêt dense est l'un des
paysages les moins transformés du globe. Cependant, son défrichement à des fins
agricoles, suivi d'abandon prolongé, aboutit à une forêt moins riche en espèces
variées mais plus touffue, appelée secondaire par opposition à la forêt vierge
ou primaire.
Néanmoins, hormis la présence de groupes humains peu denses, dont les terroirs
sont itinérants et discrets, la forêt demeure en marge des espaces exploités :
on en extrait des bois rares, au gré de chantiers itinérants eux aussi, reliés
aux ports et aux villes littorales par les fleuves ou par des pistes.
3. Vers les forêts claires.
En allant vers les tropiques, le climat accuse une petite saison sèche.
L'apparition d'une courte morte-saison végétale se traduit par la chute
saisonnière des feuilles et l'éclaircissement de la forêt par disparition de la
strate la plus élevée. Ce rythme à deux saisons est particulièrement net dans
les régions de mousson, où l'abondance brutale des pluies d'été reverdit la
forêt. Quand les pluies diminuent, la forêt claire prend parfois l'aspect d'un
parc boisé dont le sol est couvert de graminées, faisant ainsi transition avec
les savanes et les brousses plus sèches.
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