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Les montagnes jeunes
Les montagnes jeunes, appelées chaînes au milieu des continents et cordillères
en bordure des océans, se trouvent sur de longues lignes de cassures de l'écorce
terrestre.
1. La naissance des montagnes.
Les montagnes jeunes actuelles ont commencé à se former par un affaissement du
socle. De grandes fosses sous-marines se sont constituées au fond desquelles la
sédimentation a été très importante durant l'ère secondaire. Au tertiaire, il y
a vingt millions d'années, les mouvements tectoniques latéraux et verticaux ont
soulevé, à plusieurs milliers de mètres au-dessus de la mer, les matériaux de
ces lignes sensibles de l'écorce terrestre.
Des portions du socle ancien ont été également soulevées au point de percer
l'épaisse couverture sédimentaire pour constituer l'épine dorsale de ces grands
soulèvements. De part et d'autre, les couches sédimentaires, plus souples, ont
glissé et se sont plissées.

2. Les arcs insulaires.
Les chapelets d'îles qui suivent des lignes courbes en forme d'arc sont
particulièrement fréquents. On en trouve une longue série qui court de l'Alaska
jusqu'au sud du Pacifique : îles Aléoutiennes, Kouriles, Japon, Taïwan,
Philippines, îles Tonga. Les Antilles et les îles australes situées entre
l'Argentine et l'Antarctique ont un tracé spectaculaire. Les îles indonésiennes
sont alignées selon des tracés arqués.
Ces arcs insulaires semblent être les parties hautes émergées de montagnes
jeunes en cours de formation puisqu'ils sont bordés par les fosses sous-marines
les plus profondes de la planète. Les séismes et les éruptions volcaniques
particulièrement fréquents témoignent de l'ampleur des mouvements tectoniques
actuels.
3. Les reliefs en structure plissée.
Les couches sédimentaires plissées forment des ondulations. L'inclinaison des
couches s'appelle le pendage. Les creux s'appellent des synclinaux car les deux
versants y ont des inclinaisons convergentes contrairement aux hauts des
ondulations, appelés anticlinaux, où les pendages divergent. L'anticlinal et le
synclinal représentent les deux éléments de la structure ; le relief ne lui
correspond pas forcément car l'érosion a souvent bouleversé le relief primitif.
Un relief élevé lié à un anticlinal s'appelle un mont et une vallée située sur
un synclinal, un val. Il ne faut pas confondre ces deux mots scientifiques avec
les mots de la langue courante : le mont Blanc n'est pas plus un «mont» que le
Val d'Aoste ou Val d'Isère ne sont des «vais». Un relief correspondant à la
structure est fréquent dans le Jura, c'est pourquoi un relief de ce type est
qualifié de jurassien. Il y a aussi des reliefs inversés : la combe, creusée
dans un anticlinal, et le val perché. Un versant d'anticlinal dominant une combe
de ses parois abruptes s'appelle un crêt.
Une cluse est une vallée creusée perpendiculairement au plissement. Elle
sectionne un anticlinal. Plus courte généralement que le val ou la combe,
souvent encaissée, elle forme un passage, un défilé, entre deux vais. Au
nord-ouest de Grenoble, la large cluse de Voreppe permet à l'Isère de s'échapper
des Alpes et de déboucher dans la plaine.
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