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Les montagnes tropicales
Dans les zones chaudes se situent les chaînes de montagnes les plus volumineuses
et les plus élevées du globe : Cordillère andine en Amérique latine (6 500 m),
Himalaya en Asie (8 000 m) et hauts plateaux d'Afrique (5 000 m).
1. Des conditions climatiques extrêmes.
Dans les massifs de la zone chaude, on rencontre les climats les plus arrosés du
monde (Himalaya) et les climats froids les plus arides (plateaux intérieurs des
Andes). Le contraste climatique est si grand entre les plaines et les sommets
que l'étagement de la végétation représente sur 6 000 mètres d'altitude une
succession complète de milieux, de la forêt dense équatoriale aux neiges
éternelles.
Avec l'altitude, les précipitations augmentent considérablement ; le maximum se
situe à mi-pente, vers 2 000/3 000 mètres et elles atteignent 2 000 millimètres
/an vers 4 000 mètres d'altitude. Les températures s'abaissent régulièrement,
mais il n'y a pas de saison : ce sont les variations quotidiennes qui
l'emportent sur les très faibles variations saisonnières. A partir de 3 500
mètres, les gels nocturnes sont quotidiens : l'alternance des gels et des dégels
constitue une épreuve pour les végétaux et détruit le sol, brisant les roches,
que l'érosion déplace vers le bas des pentes.
2. Étagement de la végétation.
Ces conditions expliquent l'étagement de la végétation.
Sous les tropiques, vers 1 000 mètres d'altitude, la forêt tropicale prend la
place des savanes ou des steppes de plaine.
Au-dessus, la forêt nuageuse, forêt sempervirente, très dense, où feuillus et
conifères se mêlent, se développe sous un climat très arrosé. Le sous-bois est
touffu, encombré de petits arbres et de bambous. Les mousses recouvrant les
branches des arbres y prolifèrent en raison de brouillards persistants.
Au-dessus de 3 000 mètres s'étend l'étage des landes à bruyères {landes à
éricacées), car le froid et le vent empêchent la croissance des arbres. Enfin,
les prairies d'altitude précèdent les déserts glacés. Selon l'exposition, elles
présentent une forme humide et froide, voisine de la pelouse alpine dans la zone
tempérée : ce sont les paramos d'Amérique. Au contraire, sur des versants
abrités des pluies, comme sur les hauts plateaux andins, des pelouses
particulières correspondent à un climat très sec et toujours froid : ce sont les
punas andines, qui, comme les páramos, ont donné leur nom à ces paysages dans le
monde entier.
Les montagnes des zones chaudes ne sont cependant pas des milieux répulsifs; on
y trouve réunies des conditions plus favorables qu'en plaine à la vie des
hommes, du bétail et des sols : moins de parasites et de maladies qu'en forêt
équatoriale car la chaleur est moindre, plus d'humidité qu'en forêt claire ou en
savane, car les pluies sont abondantes. Les hauts plateaux d'altitude, plus
froids, sont le domaine de l'élevage et de cultures presque identiques à celles
de la zone tempérée. Ces massifs ont d'ailleurs constitué parfois le cadre de
civilisations brillantes comme les civilisations précolombiennes en Amérique du
Sud.
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