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La pêche
La pêche est une activité qui s'apparente à la cueillette, mais son essor
technique lui a donné les moyens d'exploiter les milieux marins avec une
intensité de type industriel, au point que certaines espèces sont menacées de
disparition.
1. Une exploitation ancienne.
L'exploitation biologique des océans est très ancienne. Elle permettait de
compléter les ressources agricoles par une activité de simple «cueillette en
milieu liquide» : ramassage des crustacés et des algues pour servir d'engrais,
pêche côtière au harpon ou au petit filet.
Ces activités subsistent aujourd'hui, même dans des pays développés, comme le
Japon, où la mer joue un grand rôle dans l'alimentation. Les algues sont
récoltées car elles servent de matière première dans les industries
pharmaceutiques, alimentaires et les cosmétiques. Les pêches côtières
elles-mêmes se sont modernisées.
2. L'essor des pêches industrielles.
Mais les pêcheries industrielles se sont développées depuis les années 50, et
les grands pays développés, Japon, U.R.S.S. et États-Unis en particulier,
disposent de flottes de pêche puissantes et bien équipées. Les bancs de poissons
sont repérés par radar sous-marin (sonar) ou par hélicoptère, les filets géants
sont tractés par plusieurs navires qui enferment les bancs dans des nasses de
plusieurs dizaines de mètres de diamètre, refermées progressivement par la
manœuvre des bateaux. Ensuite, des navires-usines préparent le poisson, le
mettent en conserve ou le congèlent; des cargos-congélateurs le stockent, car la
campagne dure plusieurs semaines, très loin des ports d'attache (pêche
hauturière).
Les baleines, les morues, les harengs font l'objet d'une exploitation
systématique, ainsi que le krill de l'océan Glacial Arctique (essaim
considérable de petites crevettes). Ces pêches industrielles représentent la
majeure partie des prises et six États seulement extraient 50 % des captures
mondiales. La production a connu de ce fait un véritable envol depuis la guerre
: de 20 millions de tonnes en 1938, elle est passée à plus de 82 millions de
tonnes en 1985.
3. La menace d'un épuisement des ressources.
Pourtant, les 3/4 des prises sont effectués à partir de six espèces seulement,
et la surexploitation (overfishing) menace depuis 1960 plusieurs espèces, comme
les baleines, les morues ou les anchois, incapables de renouveler naturellement
les quantités énormes prélevées par la pêche. Certains États, comme le Japon,
commencent donc à compenser l'effondrement des captures d'espèces surexploitées
par le développement d'élevages marins côtiers (aquaculture).
Presque partout, dans le monde, les États sont donc jaloux de leurs eaux
territoriales, surtout lorsqu'elles sont très poissonneuses, et interdisent
l'accès aux pêcheurs étrangers. En Europe, par exemple, des différents opposent
régulièrement la France à l'Espagne dans le golfe de Gascogne et l'Angleterre à
l'Islande en mer du Nord.
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