|
L'Europe en tête des mouvements touristiques
L'Europe est le continent le plus visité ; la richesse de son patrimoine
historique et naturel attire Américains et Japonais.
Plus de la moitié des Européens partent en vacances; à faible distance des
centres industriels et urbains du Nord, les Alpes et la Méditerranée drainent
une part importante du tourisme international.
1. Au cœur de l'Europe, les Alpes.
Dès le 18e siècle, de riches Européens séjournent dans les Alpes. Au 19e siècle,
le thermalisme est à la mode et de nombreuses stations naissent au bord des
lacs. Ce tourisme estival poursuit son essor au XXe siècle et continue à être
très prisé.
Mais, c'est surtout le tourisme d'hiver qui a donné aux montagnes un nouveau
visage. A partir des années 60, le ski, jusque-là réservé à une élite, devient
plus abordable. Aujourd'hui, il donne lieu à d'étonnantes migrations pour de
courts séjours; il a nécessité la création d'importants équipements :
— d'anciens villages ont associé le tourisme aux activités rurales; ce sont des
«stations traditionnelles». Situées à des altitudes modérées, elles ajoutent à
la saison hivernale les bénéfices d'une saison d'été. Les premières en date de
ces stations, comme Chamonix ou Saint-Moritz, sont les plus réputées. Le
tourisme y est maintenant plus qu'un appoint ou un frein à l'émigration : c'est
une activité essentielle.
— «les stations nouvelles» ont été créées de toute pièce dans les alpages à
haute altitude (Avoriaz, Tignes). Ces stations «intégrées» ont modifié l'aspect
de ta montagne : de mini-villes ont surgi le long de «stades de neige», des
pistes ont troué la forêt, des routes, des ponts, des altiports ont facilité
l'accès des vacanciers. Financées par des sociétés immobilières urbaines, ces
stations sont étrangères au milieu local.
Le tourisme hivernal a complètement transformé la vie sociale et économique des
Alpes, en France, mais aussi en Suisse, en Italie, en Autriche, en Allemagne. i
2. Les rivages de la Méditerranée.
Ils drainent chaque année des millions de vacanciers de toutes conditions. La
quête de soleil et de chaleur a engendré, surtout en Espagne, en Italie et en
France, une véritable frénésie de constructions.
La «vue sur mer» ou « les pieds dans l'eau» s'achètent à des prix exorbitants.
Une spéculation immobilière sans précédent transforme de pittoresques ports en
villes-champignons, habitées 3 à 6 mois par an. Loisirs, aménagements routiers,
ravitaillement en eau et électricité nécessitent de coûteux investissements.
Certes, le tourisme stimule l'économie et l'emploi, fournit d'importantes
recettes aux collectivités locales, mais il accentue les déséquilibres de
peuplement entre le littoral et l'arrière-pays. Les postes d'encadrement et de
responsabilité échappent parfois à la population locale reléguée dans les
activités les moins gratifiantes. L'agriculture traditionnelle décline au profit
des cultures maraîchères et fruitières. Les prix des terrains sont tels que les
exploitations ne peuvent s'agrandir : villas, campings grignotent l'espace
rural.
Pourtant, bon nombre de régions méditerranéennes ne peuvent vivre exclusivement
du tourisme; une morte-saison hivernale oblige à maintenir des activités
agricoles et industrielles.
|