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La vie dans les océans
Le milieu océanique est habité en totalité par des êtres vivants que l'on peut
rencontrer jusqu'à 11 000 mètres de profondeur dans toutes les eaux du globe.
1. Des milieux inégalement favorables à la vie.
L'essentiel de la vie océanique se trouve concentré dans deux « régions » : les
eaux correspondant au plateau continental, où la profondeur est inférieure à 200
mètres (c'est la province néritique) et une couche d'eau de 250 à 300 mètres
d'épaisseur en pleine mer, à la surface de ce que l'on appelle la province
océanique.
La vie marine dépend en effet de facteurs qui ne lui sont vraiment favorables
que dans ces deux régions : la température de l'eau, voisine de 15 à 25° en
surface, diminue avec la profondeur pour se stabiliser vers 5° à 600 mètres.
D'autre part, la lumière solaire ne pénètre guère au-dessous de 100 mètres.
Enfin, sur le plateau continental, tes éléments minéraux provenant des sédiments
continentaux, surtout s'ils sont agités par des remontées d'eaux profondes,
assurent les ressources indispensables au premier maillon de la chaîne
alimentaire, le phytoplancton.
L'écosystème océan est un formidable transformateur chimique, largement
incorporé aux cycles des échanges gazeux : le phytoplancton utilise la lumière
solaire et les éléments minéraux en solution pour absorber du gaz carbonique et
rejeter de l'oxygène. On estime que 70 à 80 % de l'oxygène produit par les
végétaux proviennent de la photosynthèse océanique, due en particulier aux
algues. Le phytoplancton alimente ensuite le zooplancton, puis le necton,
composé par l'ensemble des poissons. La productivité animale des océans est très
élevée sur le plateau continental, puisque la province néritique, qui n'occupe
que 1 % de la surface des océans, produit 90 % de la biomasse du necton.
2. Et aussi très sensibles aux pollutions humaines.
Mais ce milieu est très vulnérable. C'est dans la zone proche des activités et
des concentrations humaines, sujette à de nombreuses pollutions, que la
productivité océanique est la plus élevée. La concentration des polluants tout
au long de la chaîne alimentaire est extrême, car la chaîne marine est souvent
très longue. Des désastres écologiques se sont déjà produits, en particulier au
Japon, où la consommation de poisson est importante et où les populations
littorales ont été victimes de trop fortes doses de mercure rejeté par les
industries chimiques littorales.
En pleine mer, le nettoyage des soutes des navires pétroliers produit à la
surface de l'eau une mince pellicule qui freine les échanges gazeux entre
l'atmosphère et l'océan. Enfin, de nombreuses espèces sont menacées de
disparition, brisant ainsi les chaînes alimentaires, en raison de la
modification de leur biotope.
Pourtant, les océans constituent une ressource alimentaire encore inégalement
inexploitée, qu'il importe de ne pas détruire. Pour cela, des règlements
internationaux tentent avec difficulté de concilier les intérêts biologiques des
milieux marins — que l'homme exploite d'ailleurs par la pèche — avec
l'exploitation des matières premières minérales et des activités de transport.
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