Tous les volcans ne sont pas également dangereux. Les caractères des éruptions
et par suite, leurs dangers potentiels, varient d'un édifice à un autre.
Les éruptions effusives
Certaines éruptions, dites effusives, sont principalement marquées par la mise
en place de laves, accompagnée d'une activité explosive modérée. Ce dynamisme
est lié à un magma initialement pauvre en gaz, ou dont le dégazage s'effectue de
manière aisée et continue.
Des laves fluides peuvent donner des coulées très étendues dont l'empilement
conduit à des édifices volcaniques en vastes cônes surbaissés, à l'image du
Piton de la Fournaise, à l'île de la Réunion, ou des volcans d'Hawaï. Les laves
émises dans ce cas sont principalement des basaltes, souvent fluides et dont la
vitesse d'écoulement peut atteindre 60 km/h.
Des laves plus visqueuses ne peuvent s'écouler et donnent alors des dômes (ou
des aiguilles). Ex. : Puy de Dôme.
Edifices
volcaniques et types d'éruptions
Dômes ou
aiguilles - nuées ardentes
Volcans
boucliers formés de coulées étendues
Cônes
constitués principalement de projections
Cônes
formés d'une alternance de coulées et de protections (Stratovolcans)
Les éruptions explosives
Des éruptions dites explosives s'observent lorsque le magma est plus riche en
gaz ou que sa viscosité élevée freine le dégazage. Ces deux caractères
définissent d'ailleurs les différents types de dynamisme éruptif.
Les explosions peuvent provoquer l'éjection de blocs de taille variée, qui
retombent aux alentours du cratère. Ces retombées participent, avec les coulées,
à la constitution du cône volcanique, comme c'est le cas au Stromboli.
L'activité explosive engendre dans d'autres cas des écoulements pyroclastiques
ou nuées ardentes. Celles-ci sont des courants rapides et soudains, mêlant
cendres et gaz brûlants, projetés à grande vitesse, soit verticalement, soit
latéralement, dévalant alors les flancs des volcans. Ces nuées sont fréquentes
dans les éruptions impliquant des laves visqueuses et riches en gaz, qui
constituent les dômes et peuvent conduire à d'importants dépôts de ponces.
L'exemple le plus célèbre est l'éruption de la montagne Pelée (Martinique) dont
une nuée ardente raya de la carte en quelques minutes la ville de Saint-Pierre
le 2 mai 1902.
La surveillance des éruptions
De nombreux pays confrontés aux risques volcaniques ont développé des programmes
de surveillance pour les volcans les plus menaçants.
La prévision à long terme consiste à ausculter en permanence le volcan, de façon
à en percevoir le réveil éventuel. Un accroissement de l'activité sismique ou
des variations de pente des flancs du volcan sont des signes qui traduisent
généralement la mise en place de magma sous l'édifice volcanique. La prévision à
court terme vise à comprendre le scénario de l'éruption, une fois déclenchée.
Vidéo d'explications
COULÉES ET PROJECTIONS
Les manifestations de l'éruption
Une éruption volcanique présente différents types de manifestations d'importance
variable. Les coulées sont des épanchements de laves en fusion. S'y associent le
plus souvent des projections de matériaux dits pyroclastiques (c'est-à-dire «
cassés par le feu »). Celles-ci sont de taille très variée, et l'on distingue
les bombes (blocs consolidés de forme arrondie - bombe en bouse de vache -ou en
fuseau, de taille supérieure à 6 cm), les lapilli (blocs compris entre 6 cm et 2
mm) et les cendres (éléments de moins de 2 mm).
Origine des phénomènes explosifs
Ces phénomènes explosifs sont déterminés par la présence de gaz (H20, C02...)
dans le magma. Ceux-ci sont dissous tant que le magma est en profondeur, sous
forte pression (à la manière du dioxyde de carbone dissous dans une boisson
gazeuse). La diminution de pression liée à l'ascension du magma provoque la
libération des gaz
sous forme de bulles, ou dégazage, qui provoque la pulvérisation du magma (de la
même manière que l'ouverture de la bouteille entraîne l'apparition de bulles et
le jaillissement du liquide). Les matériaux volcaniques peuvent être projetés à
des altitudes considérables et entraînés par des courants atmosphériques sur des
distances considérables : les cendres propulsées à partir du volcan mexicain
Chichon, en 1982, ont atteint une altitude comprise entre 17 et 21 km ! Des
cendres du mont St Helens (État de Washington) sont, en 1980, retombées à plus
de 1 500 km du volcan ! et le Krakatau, volcan indonésien, a, en 1885, projeté
dans la haute atmosphère un nuage de cendres qui est resté en orbite plus de 3
ans, passant régulièrement au-dessus de Paris ! De tels phénomènes sont
d'ailleurs susceptibles de modifier localement le rayonnement solaire et par
suite d'influer sur le climat. Les gaz d'origine volcanique émis dans la haute
atmosphère pourraient également participer à l'altération de la couche d'ozone.