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LA VIE DANS LA ZONE TEMPÉRÉE
La température dans la zone tempérée et ses marges
Le froid constitue l'un des principaux facteurs climatiques limitant la vie
végétale, animale et humaine. Il oblige les êtres vivants à s'adapter
biologiquement. Il exerce ses contraintes dans la zone froide mais aussi dans la
zone tempérée.
1. La contrainte du froid.
On peut considérer que la zone froide s'étend dans l'hémisphère Nord du pôle
jusqu'aux limites sud de la grande forêt de conifères, la taïga. Dans
l'hémisphère Sud, la masse glacée de l'Antarctique et l'étendue des océans
réduisent la zone froide à peu de chose (extrême sud de l'Amérique latine). La
zone tempérée s'étend ensuite sous les latitudes moyennes jusqu'à des marges
chaudes où ses caractéristiques bioclimatiques, marquées par la durée et
l'intensité du froid hivernal, disparaissent et sont remplacées par celles de la
zone chaude, où la durée et l'intensité de la sécheresse conditionnent la vie.
Dans les zones tempérée et froide, c'est donc la température qui constitue la
principale variable, déterminant la durée de la morte-saison : celle-ci peut
atteindre dix mois dans la toundra, ne laissant que deux mois pour la croissance
des végétaux, ce qui interdit le développement d'une forêt. Le froid diminue
ensuite d'intensité et la saison végétative s'allonge jusqu'à sept mois sous les
latitudes moyennes où croît la forêt de feuillus, comme en-Europe occidentale.
Mais les différences entre les froids extrêmes sont telles, du nord au sud, que
la végétation est diversement adaptée : dans la forêt de feuillus, c'est
au-dessous de + 5° que la photosynthèse est arrêtée, et les arbres perdent leurs
feuilles durant la morte saison. En revanche, dans la toundra et la taïga, les
feuillages sont généralement persistants (conifères) et la sève peut encore
circuler jusqu'à — 5°, afin de profiter d'une plus longue période végétative. La
définition biologique de la saison froide est donc elle-même variable selon les
caractères physiologiques des végétaux.
2. Des milieux inégalement favorables aux hommes.
Ces conditions de vie expliquent les différences importantes que l'on peut
observer dans la productivité des écosystèmes froids et tempérés. La toundra est
peu productive (1 t/ha/an) ; la forêt tempérée elle-même n'offre que des
productivités modestes comparées à celles des forêts tropicales : 7 à 9 t/ha/an
contre 20 à 30 en zone tropicale.
Les milieux tempérés sont pourtant perçus comme les plus favorables du globe à
l'installation des hommes. La forêt y a été presque partout défrichée au profit
de l'agriculture. En revanche, dans les toundras et même dans la taïga, la
présence permanente des hommes est l'exception, motivée par l'exploitation du
bois ou des ressources minérales et énergétiques, car l'agriculture n'y est pas
possible : on s'y trouve, comme dans les déserts chauds ou la forêt équatoriale,
aux limites de l'œkoumène.
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